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EAU

Le bétail n’est pas seul en cause des pollutions de l’eau potable.

Photo: màd

Quand la pollution vient de la montagne Le Chablais valaisan a connu plusieurs cas de pollution des eaux ces dernières années. Dans quelle mesure le changement climatique est-il responsable, et impose-t-il de nouvelles précautions. Eléments de réponses.

Le ciel est tombé sur la tête de Saint-Gin- golph (950 habitants) le 2 mai dernier. Cette nuit-là, la Morge connaît une crue sans précédent. La rivière, qui traverse le village avant de se jeter dans le Lé- man, déborde, charrie terre et pierres et endommage des immeubles. Dans la foulée, les Gingolais découvrent, au ro- binet, une eau brunâtre impropre à la consommation. La pollution perdurera jusqu’en septembre. Un système inopérant Le coup est d’autant plus rude qu’un sys- tème de traitement de l’eau avait été ins- tallé en 2013. «Suite à une pollution, nous

avions investi quelque 300000 francs dans un dispositif de traitement par ul- traviolet. Celui-ci a parfaitement fonc- tionné en 2014», rappelle Ferdinand Masi, vice-président du conseil commu- nal. Mais en 2015, la turbidité (chargée de particules, l’eau devient trouble) a rendu inopérant le système. «Nous ne l’avions pas choisi au hasard. Tous les experts, tous les services cantonaux compétents avaient avalisé ce choix.» L’exécutif n’en a pas moins pris ses res- ponsabilités, présentant ses excuses à la population, en octobre. Dans l’urgence, la commune Saint-Gin- golph rend possible une collaboration

avec la commune de Port Valais. Et ins- talle un dispositif provisoire de traite- ment par ultrafiltration auprès de l’un de ses sites de captation, situés à plus de 800 mètres d’altitude. A l’automne, après réévaluation, c’est un dispositif d’ultra- filtration, à même de gérer des eaux turbides, qui est présenté, puis proposé à la population. Le prestataire, la so- ciété Membratec, en installe depuis une quinzaine d’années. Ils piègent des parti- cules allant jusqu’à 0,01 micron, soit plus petit que le plus petit organisme, ou qu’un virus. Ils sont àmême de traiter des centaines de m 3 d’eau par heure. Inter- rogé sur l’évolution de son «marché», le

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