May 2014

DÉVELOPPEMENT URBAIN

Préserver les espaces urbains – planification coopérative Maienfeld a réussi à préserver ses espaces urbains caractéristiques et, ainsi, son site construit d’importance nationale, tout comme de précieuses terres arables. Les lignes directrices conçues par l’exécutif en collaboration avec la population sont l’un des facteurs déterminants de ce succès.

(voir encadré). Déclarant que la gestion des trois secteurs proches du centre- ville est l’un des éléments fondamen- taux du plan d’aménagement local, l’exécutif a alors pris les mesures sui- vantes: l’indice d’utilisation du sol est réduit de moitié dans les trois secteurs. Sur la base d’études détaillées et de nombreux entretiens menés avec les propriétaires fonciers, la surface utile est transférée directement ou indirecte- ment (obligation de plan de quartier) en périphérie des différents secteurs en y concentrant l’utilisation. Compensation en nature: lorsqu’il n’etait pas possible de concentrer l’utili- sation en périphérie, la surface utile était compensée en nature sur une parcelle si- tuée en dehors du noyau de la localité, classée en zone à bâtir spécialement à cet effet. La Ville classe environ 3000 m 2 en zone à bâtir.A titre de prélèvement sur la plus-value générée, il est convenu que la moitié du terrain lui est cédé. Celui-ci est utilisé pour procéder à la compensa- tion en nature.

La petite ville moyenâgeuse, à l’origine entourée de murailles, forme avec le château fort de Brandis le cœur de Maienfeld. Aux XVIII e et XIX e s., elle s’est étendue hors de son enceinte, créant un faubourg. Sa situation géographique sur d’importantes voies commerciales ainsi que la viticulture et l’agriculture ont marqué le schéma de développe- ment de la ville. Les axes d’urbanisation ont suivi une forme ramifiée avec des voies d’accès densément construites. Le milieu bâti et les terres agricoles sont étroitement imbriqués, le paysage rural s’immisçant jusqu’au centre-ville. Suite à l’inauguration de la ligne de che- min de fer Coire-Sankt Margrethen en 1858, la bourgade a entamé une nou- velle extension en direction du sud. Des quartiers d’habitation et de travail modernes voient alors le jour entre la petite ville et la gare. Avec l’arrivée de l’automobile dans la seconde moitié du XX e s., son expansion s’est faite de ma- nière plus dispersée avec des quartiers de maisons individuelles sans lien spa- tial avec le centre-ville. La petite ville dotée d’un faubourg est aujourd’hui classée site construit d’importance na- tionale. En 1988, le gouvernement cantonal a donné pour instruction à la ville de prendre des mesures supplémentaires pour conserver et préserver les structu- res importantes de son milieu bâti dans les secteurs proches du noyau histori- que. La ville a alors fait établir un inven- taire détaillé de son milieu bâti. Cette Inventaire détaillé du milieu bâti, révi- sion du plan d’aménagement local

Vue aerienne de la ville

Photos: màd

de Maienfeld (GR).

Réussites de la ville et facteurs de succès

Le plan d’aménagement local et l’inven- taire du milieu bâti étaient les bases du succès. Finalement, la communication intensive avec les propriétaires fonciers concernés était d’une grande impor- tance.

Le plan d’aménagement 1988-1997 avant la révision.

Projet: màd

Orlando Menghini, directeur de Stauffer & Studach Raumentwicklung, Coire

démarche a permis de constater qu’il était urgent d’agir dans les trois secteurs proches du centre, à savoir «Marschallgut», «Torkelwingert» et «Kru- seckgasse/Lurgasse». En 1997, laVille a réduit l’indice d’utilisa- tion du sol dans ces trois secteurs et fixé une obligation de plan de quartier vi- sant la concentration de l’utilisation. Par la suite, les propriétaires fonciers ont essayé sans succès d’élaborer des plans de quartiers. En 2002, l’exécutif a élaboré avec la par- ticipation de la population une charte fixant les lignes directrices suivantes

Les résultats Réduction de la surface de zones à bâtir de plus de 4 hectares. Limita- tion de la croissance de la population en réduisant la zone à bâtir. Préserva- tion de plus de 4 hectares de terres arables de qualité. Préservation d’es- paces non construits en milieu bâti et conservation du site construit d’im- portance nationale.

Lignes directrices

1% au maximum de croissance de la population par an. Conservation du site construit. Résolution des conflits entre zones viticoles et zones à bâtir. Réduction du trafic au centre-ville.

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Commune Suisse 5/14

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